
Il est possible de plaider la folie. Je ne suis pas folle, ils le savent, tout ce que j’ai fait était nécessaire, je n’ai été qu’actrice, partie prenante, la passante. J’ai obéi à notre logique. Tu me reproches d’être allée jusqu’au bout, là où tu voulais que j’aille, ou de n’avoir pas compris, de ne t’avoir pas compris, d’avoir transformé tes mots en actes. J’ai fait ce qui était possible, ce qui était possible dans ma vie, la nôtre, dans la place que j’occupais et qui n’en laissait pas d’autre, et j’aurais pu arrêter au début, avant, pendant qu’il était là, à l’intérieur, mais tu es contre l’avortement. Moi aussi. Comment peut-on, dans le ventre, arracher la vie, qu’un homme, qu’un étranger, intervienne dans votre corps ? Il n’y a que celui qui aime qui peut donner la mort, parce que c’est encore donner, et non enlever, retirer et punir.